Myriam Mihindou a participé en juillet – octobre 2000 à une exposition collective autour du thème de la fécondité. Au gré de techniques très différentes, Myriam Mihindou, Samia Squiban, Catherine Boyer ont exploré intimement et collectivement un emblème prétexte autour duquel elles tissent leur vision de la création, du sexe, de la procréation et bien entendu, en filigrane, de la société qui l’entoure.
Loin d’être un hymne à la féminité, la réunion de ces trois plasticiennes d’origine différente (Samia Squiban est née au Maroc, Myriam Mihindou au Gabon et Catherine Boyer à la Réunion) s’affiche sous le signe d’un questionnement médiatisé par des techniques multiples. Monotypes et dessin numérique d’une rare finesse pour Samia, sculptures multiples et vidéo gourmande pour une démonstration sans concession de la libido – objet chez Catherine, photographies et vidéo placées le signe de la dialectique de la douleur et de la rémission pour Myriam, les techniques se parlent, s’interpellent, s’attirent et se rejettent au gré de cette œuvre commune qu’est l’exposition.
Myriam Mihindou traite de son statut de femme sous l’aspect du corps social. Un corps fracturé qu’on panse, qu’on plâtre, qu’on soigne, qui doit nécessairement souffrir, s’initier pour se réaccorder et aboutir à l’harmonie fécondante. Ça fait mal comme le montre « Females » une série de trois photographies de mains transpercées d’aiguilles. Ça fait mal, mais ça fait finalement du bien à l’image de l’acupuncture.