30 ans déjà
26/11/2021
Trente ans, une belle jeunesse colorée et folle, vivante.
L’Artothèque, maison des arts plastiques a commencé sa vie dans les découvertes d’une création insoupçonnée.
La formation du regard n’existait que par le musée Léon Dierx, dans une collection certes riche mais figée dans l’histoire de l’art du début du siècle. Une gracieuse alanguie.
Dans les années 1980-1990, à l’enthousiasme des acteurs culturels répondait une vision politique très pointue…
« Regarde : Quelque chose a changé. L’air semble plus léger. C’est indéfinissable. »
Barbara
Sous l’impulsion d’Eric Boyer, une équipe orchestrée par Paul Mazaka, va se mettre à chercher, débusquer, découvrir un monde créole créatif, riche.
Il fallait du courage et de la folie, pour les aventuriers de l’art, à imposer la vertu identitaire du message artistique.
Comme un après-guerre, la folie créatrice va pousser comme une herbe folle dans les pavés de la réalité. De mémoire je pourrais citer : les médiateurs aux pieds nus, les CES musique et arts plastiques, le festival du livre de l’océan indien et tant d’autres évènements structurants et inventif…
En 1990 la maison Mas de la rue Paris, entièrement restaurée à l’identique, sera une vitrine ouverte sur la création contemporaine. Sous une forme originale, une galerie de prêt : artothèque, un concept venu de l’Europe du nord depuis 1960.
Ce lieu a pu mettre au jour un vivier, éclairant des artistes qui œuvraient, pour leur donner un immense espoir d’exister.
Faut-il un discours pour accéder à l’art ?
Parfois le discours des curateurs devient l’essentiel de la monstration, ils se payent sur la bête, la vacuité de leurs talents dans une componction tribale.
Pour pénétrer une œuvre, il faut la laisser infuser dans notre destinée : regarder, éprouver, sentir, toucher, élaborer le vivant plus que le mort. Une œuvre d’art originale reste ardente : une médiation reste possible, même si l’œuvre reste libre.
Dominique Calas Levassor, 2021