Acteur de la vie culturelle, le Département de La Réunion est partenaire des artistes et des associations via des aides directes et indirectes dans tous les champs disciplinaires. Il anime également une dizaine d’établissements parmi les plus prestigieux de l’île, du fait de leur ancienneté, des thématiques qu’ils traitent, de la variété et de la richesse de leurs collections, de la qualité du service public qu’ils proposent. Le Département a mis en place depuis 2017 un dispositif original de soutien à la création artistique et de valorisation du patrimoine : les Résidences «Patrimoine et Création».
Continue reading « Appel à projets »Auteur/autrice : arto_admin
L’artiste et sa résidence
L’artiste et sa résidence
L’artiste et sa résidence
Cafés de l’Arto
Depuis 2013, l’Artothèque s’ouvre à un plus large public et accueille les personnes porteuses de handicap.
Ces nouvelles propositions comportent des rendez-vous réguliers, tous les quinze jours, dans le cadre des « Cafés de l’Arto ».
L’Artothèque participe à la dynamique des manifestations nationales régulières que sont la Nuit des Musées, la Fête de la Musique, les Journées Européennes du Patrimoine…
Elle organise aussi des ateliers de pratiques artistiques.
Il est remarquable que, dans son projet d’ouvrir l’Artothèque à la création nationale et internationale, la présentation de l’exposition « Eléments favoris IV » de Orlan en 2005, marque un pic de fréquentation cette même année. Pic de fréquentation, auquel en 2017, on s’en rapproche seulement. Ce qui montre l’intérêt incontestable du public mais aussi des artistes pour ces manifestations culturelles prestigieuses.
L’Artothèque expose
La Réunion est une petite île de l’Océan Indien. Située sur l’ancienne « Route maritime des Indes », elle est aujourd’hui, éloignée des trois grands continents qui sont à l’origine du peuplement de l’île. C’est sur cette « île paradisiaque » comme la décrivaient les marins de l’époque que se sont rencontrés les peuples européens, africains et asiatiques.
Cette histoire est toujours très prégnante, le métissage a construit une population créole dont la culture française est fortement imprégnée d’emprunts aux cultures asiatiques et africaines. Une originalité, une force.
De cette multiplicité des origines, les diversités foisonnantes se retrouvent dans la création plastique : aucune ne doit être privilégiée, toutes doivent être encouragées comme l’expression d’une histoire, d’une réalité toujours vivace.
Seules les qualités plastiques élevées doivent être considérées comme critère de sélection à l’Artothèque. Cela suppose, de toute évidence, que les artistes plasticiens soient des artistes professionnels formés dans des écoles d’art ou même des autodidactes lorsque le contenu des propositions est équivalent à celui des artistes professionnels.
Dès lors, ces trois grands pôles culturels que sont l’Europe, l’Afrique et l’Asie doivent régulièrement être représentés tant par des artistes réunionnais que par des artistes internationaux. Reliée culturellement, La Réunion devrait pouvoir continuer de rayonner dans toutes les directions : le nord, l’Est et l’ouest. Car en définitive, La Réunion n’est pas vraiment une terre des origines puisque celles-ci puisent, en réalité, ses racines dans le tourbillon des Océans et des migrations de population venues de terre proches ou lointaines. Dans le Sud-ouest de l’Océan Indien, La Réunion fut un point d’ancrage dans ce vaste océan pour les navires qui, au XVIIè siècle croisaient le long de la fameuse Route des Indes.
C’est ce caractère fort et rare dans le monde que l’Artothèque du Département doit catalyser et transmettre.
L’Artothèque ne doit pas se cantonner dans un rôle « d’intermédiaire » entre l’artiste et son public, elle ne doit pas se contenter de porter, exprimer…mais être un « médiateur » qui « aide le visiteur à construire son regard »1, à faire le lien entre le discours des œuvres et celui intériorisé du visiteur en recherchant la relation entre l’œuvre et celui qui la reçoit.
En l’occurrence le public réunionnais.
- Elisabeth Caillé. L’ambiguïté de la médiation culturelle : entre savoir et présence. In Publics et Musées, n°6 1994, pp.53-73.
L’Artothèque publie
« Loin d’être un ornement ou un accompagnement d’œuvres déjà là, les textes les constituent en œuvre », comme l’a écrit Anne Cauquelin dans son livre Petit traité d’art contemporain aux éditions du Seuil. L’importance de l’édition de catalogues d’exposition ou d’ouvrages monographiques d’artistes plasticiens fait corps avec l’exposition et la situe dans le temps tout en la dépassant.
Le catalogue d’exposition ou la monographie de l’artiste tel que nous les connaissons aujourd’hui dans le monde de l’art prend ses racines chez les marchands d’art qui furent également des éditeurs tel Ambroise Vollard dont les publications se différencient du catalogue de vente traditionnel par la qualité du papier et des reproductions en couleur ainsi qu’un résumé visuel de l’exposition.
Le catalogue documente et accompagne l’exposition. Il est un outil scientifique indispensable qui reste après une manifestation éphémère.
Il est aussi un outil documentaire ayant une valeur d’archive. Outil scientifique et critique ; il devient essentiel pour penser l’art et écrire l’histoire.
Le catalogue d’exposition concourt également à la diffusion de l’évènement mais aussi à sa réception. Il est une justification de l’exposition et de l’institution attestant du propos scientifique de l’exposition : il la valide par la rigueur des textes de réflexion et d’analyses et son apport à l’histoire de l’art. Il prolonge l’exposition.
A cette rigueur scientifique le catalogue s’adjoint le discours de l’institution, il sert sa promotion. Le catalogue devient le miroir de l’institution, lieu de diffusion des connaissances et de savoir mais aussi sa mémoire. Il indique sa place dans l’environnement culturel et reste un témoin privilégié de sa ligne directrice ; ses choix, ses objectifs ses relations avec les artistes.
Médiateur, le catalogue d’exposition en reproduisant en deux dimensions l’exposition, donne des clés de lecture nécessaires à la compréhension des œuvres exposées. Il est un « livre d’images » attrayant par la très grande qualité des images et l’exigence scientifique des textes. Il doit être accessible aux non spécialistes et améliorer son expérience visuelle, sa perception des œuvres. Le texte, les mots interrogent le rapport entre le visiteur et le contenu de l’œuvre qui ne résident pas toujours dans sa représentation.
L’image et le verbe s’enrichissent mutuellement ; « Ils sont frères dans l’indicible »1
Il devient, dès lors, un outil de communication indispensable tant pour l’établissement culturel que pour l’artiste et le public. L’Artothèque poursuit donc sa démarche de publication des catalogues d’exposition.
- Pierre Cabanne, La main et l’esprit, artistes et écrivains du XVIIIème siècle à nos jours : destins croisés,2002, Les éditions de l’amateur)
Titre de la news
L’artothèque en quelques mots
L’artothèque,
en quelques mots
ar·to·thè·que n. f. — organisme pratiquant le prêt d’œuvres d’art ou de reproductions. Elle permet de promouvoir les artistes peï, et pas seulement, en diffusant leurs collections les plus originales et les plus contemporaines ! Non sans se remettre à jour et s’enrichir un peu plus au fil de l’année afin de toucher plus de public. C’est une bibliothèque de l’art, et elle permet de profiter du même principe d’emprunts.
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Art de livres
« Avant les artistes dialoguaient avec les dieux.
Maintenant, ils dialoguent avec les hommes »
L’ouverture de l’artothèque, hier soir, n’a pas permis à elle seule cette (r)évolution. Mais elle y participe largement.
En faisant référence à cette citation, Dominique Calasse-Levassor, responsable de cette maison de l’art vivant mise en place par le Conseil général, imprime cette volonté de désacraliser l’Art : « les arts plastiques, c’est l’expression primaire de l’individu. C’est un acte humain, qui permet de toucher l’authentique, le réel. Tout le monde est concerné par les arts plastiques, par exemple en choisissant une couleur, une forme d’objet ».
Et parce que tout le monde est concerné, l’artothèque permettra à chacun de s’approprier une ou plusieurs œuvres d’art. « Une œuvre originale, précise Dominique Calasse-Levassor. Et c’est très important. Quand une œuvre entrera dans une maison, ou dans une école, les gens en recevront plein la gueule. Ils réagiront, c’est une manière de lutter contre l’indifférence ». Et puis, dit-elle encore, les gens pourront toucher les œuvres, un contact essentiel…
Pour son inauguration, l’artothèque a choisi d’exposer 132 œuvres créées autour du thème « le livre détourné ». « La Réunion est une île de grande tradition littéraire, explique l’organisatrice. On s’est demandé comment relier les arts plastiques et l’écrit, comment rattraper ceux qui ne savent pas lire, ceux qui sont exclus de cette image valorisante que l’on peut exporter. Or, tout le monde a des livres chez soi, ne serait-ce qu’un bottin, un calendrier, des journaux. Il était d’ailleurs de tradition d’en décorer les murs des cases. D’eux-mêmes, les gens les ont déjà transformés. Détourner le livre, c’est permettre que chacun se l’approprie. Ceux qui viendront ici verront comment on peut créer à partir d’un support familier, qui n’est d’habitude pas valorisé »
Les enfants, qui hier soir fabriquaient le livre d’or de l’expo à partir de matériaux mis à leur disposition, ont déjà entendu le message. Les quelques centaines d’adultes qui se baladaient dans la magnifique maison Mas, bourrée d’œuvre d’art, étaient, dans l’ensemble, plus distants. Peut-être un peu commotionnés par cette profusion d’art, d’un niveau qu’on n’a pas souvent l’habitude de voir à La Réunion.
Mais le premier a été franchi hier soir. Les plasticiens réunionnais disposent maintenant d’un lieu exceptionnel pour faire vivre leur art. Et le public pourra pénétrer dans cette maison et en repartir les bras chargés d’un fragment d’art d’avant d’art créé pour circuler.
Nathalie Bertrand, extrait du « Témoignages », 1er octobre 1991